Pourquoi tant de pathologies à l’hôpital ?
La péridurale
Plus de 80% des femmes sont anesthésiées +/- sur le plan moteur et sensitif au niveau de toute la partie basse de leur corps, à l’endroit où tout se passe durant la mise monde. La péridurale n’est pas sans conséquence sur le déroulement du travail. Elle rallonge la phase expulsive et augmente les risques d’instrumentation (ventouse, forceps). Elle peut ralentir le travail et doit donc être souvent couplée à l’administration d’ocytocine de synthèse pour intensifier les contractions, ce qui augmente les risques de souffrance fœtale et donc de césarienne. La femme coupée de ses sensations et de son instinct, peut difficilement choisir les postures les plus favorables pour aider son bébé à descendre dans le bassin. Elle suit donc les instructions du personnel hospitalier concernant ses positions et la manière de pousser. Elle est branchée en continu à des machines: cathéter de péridurale, tensiomètre, monitoring, donc au moins 4 fils! et on doit introduire des sondes régulièrement dans son urètre car elle ne peut plus uriner spontanément.
Alors la péridurale, outil de libération de la femme? Ca me laisse perplexe!
Maturation – Provocation – Stimulation du travail
par hormones synthétiques (prostaglandines, ocytocine) ou mécaniquement (rupture de la poche des eaux).
Comme Sidonie Le Poul-Petit, je ne romps jamais la poche des eaux, même à la fin de la dilatation (p.29). Donc pas besoin d’amniouk dans ma trousse de sage-femme.
Protocoles hérités d’une obstétrique non basée sur l’EBM (Evidence-based Medecine).
La courbe de Friedman, appliquée dans tous les hôpitaux et selon laquelle la dilatation doit évoluer harmonieusement de 1cm par heure, n’est pas basée sur des données probantes.
Ne l’est pas non plus le geste de contrôler s’il y a un cordon à la vulve, le geste de dégagement de la tête (on dit à la dame « poussez poussez », alors qu’on pousse fortement la tête avec notre main dans l’autre sens pour la retenir!), la manœuvre de restitution, le clampage précoce du cordon : tout cela devrait être appliqué uniquement à des situations très particulières, et donc exceptionnellement! Certains pays, comme l’Angleterre, sont beaucoup plus avancés dans cette évolution des pratiques.
L’evidence-based medecine (EBM), si on la considère selon sa définition globale, c’est-à-dire comme étant – est un outil formidable pour aborder l’accouchement tel qu’il est vraiment et se débarrasser de peurs infondées.
Peu de prise en compte de l’état émotionnel, et du fait que l’accouchement est un événement de la sphère sexuelle, un moment d’ouverture exceptionnelle du corps de la femme, qui nécessite pénombre, intimité. L’hôpital résout les stagnations de la dilatation par des césariennes. Pourtant il y a d’autres solutions, notamment en prenant en compte l’état émotionnel de la femme et des accompagnants, et l’énergie sexuel, des clés fondamentales qui permettent de débloquer certaines situations. Mais nous ne sommes malheureusement pas formées pour ça dans la formation initiale. Il faut suivre des formations continues. Je recommande vivement la formation de Naoli Vinaver à ce sujet.
Manque de valorisation de l’art de la sage-femme traditionnelle. Il n’est pas enseigné dans la formation initiale. La sage-femme peut faire tourner les bébés, résoudre un problème d’expulsion avant de recourir à une instrumentation, grâce à des techniques simples avec le rebozo. D’ailleurs dans un hôpital danois, les sages-femmes qui sont formées à ces techniques sont valorisées et mieux rémunérées que les autres.
Alors récupérons le savoir propre de la sage-femme ! Intégrons-le dans la formation initiale. Que les étudiantes apprennent des sages-femmes anciennes, en compagnonnage. Comme le souligne MANA, défendons notre droit de « pratiquer l’art de la sage-femme, une vocation séculaire de femmes. »
Cliquer pour accéder à MANAStatementValuesEthicsFrench.pdf
Exemple de la dystocie des épaules
* La courbe de Friedman: https://midwifethinking.com/2011/09/14/the-assessment-of-progress/